Il avait toujours sa carte de membre sur lui, même s'il n'en avait presque plus besoin. En effet, il venait ici presque tous les soirs et le videur le connaissait à présent. Il voulut la sortir pour la lui présenter, mais ce dernier lui affirma qu'il n'avait pas besoin de la sortir et il lui ouvrit la porte.

L'ambiance survoltée eut vite fait de mettre Fang à l'aise. Il aimait la musique et la proximité de tous ces corps qui se déhanchaient sur la piste de danse l'excitait au plus haut point. Il alla lui aussi sur la piste et commença des mouvements lascifs, comme si son corps était possédé par la musique. Rapidement, un homme, puis deux et même une femme vinrent danser avec lui et cette dernière alla même jusqu'à se coller à lui en frottant ses fesses contre son pénis qui commençait à se durcir. Il prit la main de la jeune femme qui le suivit docilement jusque dans une petite ruelle, derrière la boîte.

Leurs gestes se firent saccadés et ils ne prirent même pas le temps d'enlever leurs hauts : le pantalon et le boxer de Fang tombèrent au sol, la petite culotte de la femme suivit la même trajectoire et sa jupe fut simplement relevée.

Fang la prit sans plus de cérémonie, ce qui plut visiblement à la femme qui gémit de plaisir. Celle-ci s'accrochait au dos du vampire pour ne pas tomber et ses ongles traversaient sa chemise. Après de nombreux vas-et-viens, la jouissance arriva et Fang éjacula dans le corps de sa partenaire, en même temps que sa bouche, qui auparavant léchait le cou de la fille, laissait découvrir des canines à une longueur qui n'était pas humaine et la mordit dans le cou. Le cri de la jeune femme se perdit entre le cri de jouissance et le cri de douleur et elle se vida de son sang rapidement, laissant Fang l'absorber goulûment. Puis, satisfait, il abandonna le corps dans la ruelle.

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Katsumi n'arrivait pas à dormir cette nuit-là. Il ne cessait de se repasser le moment où sa petite soeur, sa fée, avait mis la tête sous l'eau. Il ressentait cette peur intense, la peur de la perdre à jamais, de perdre celle pour qui il ne se laissait pas sombrer. Il n'aurait pas dut sortir ce soir, mais il en avait eu besoin. Besoin de s'évader de ce monde, de ses obligations, de sa vie merdique.

Il se retourna pour la énième fois dans le lit froid. Sa sortie n'avait pas eu que des inconvénients. Il avait rencontré quelqu'un. Et ce quelqu'un ne lui était pas indifférent. Mais peut-être n'étais-ce que la nuit et que demain, quand il se réveillerait, il se rendra compte que ce ''Fang'' n'avait été que le produit de son imagination... Ce qu'il n'espérait pas.

Peu à peu, ses paupières se fermèrent d'elles-mêmes et il sombra dans un profond sommeil, peuplé de rêves où un visage caché par la pénombre lui disait bonsoir.

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_ « Où étais-tu Fang ? Je me suis inquiétée, il fait presque jour. » fit une voix lorsque ce dernier se décida enfin à rentrer dans leur crypte.

Il ne fallait pas croire que, comme il était vampire, il habitait un manoir. Non, ce n'était qu'une simple crypte qui tenait lieu, à lui et à sa soeur, de demeure. Enfin une simple crypte... La façade était sculptée dans la roche de la grotte et, pour le reste, c'est la grotte elle-même qui leur fournissait un toit. L'avantage de ce genre de ''maison'', c'étaient qu’aucune lumière ne pouvait la traverser, ce qui était un avantage non négligeable, surtout lorsque vous étiez vampires.

_ « Je suis allé dîner. » répondit celui-ci en s'affalant sur le canapé.

_ « Je vois... Quelque chose me dit que tu n'as pas que ''dîner'' comme tu dis. » rétorqua sa soeur en apparaissant dans le salon, vêtue d'une somptueuse robe de soie rouge qui descendait jusqu'au pieds et qui mettait sa poitrine en valeur. Un chignon serré retenait ses cheveux bruns et, à ses oreilles, pendaient de somptueuses boucles d'oreilles en or.

_ « Et ben... Tu as sortit le grand jeu. Qui es-tu allée séduire ? » demanda Fang, impressionné.

_ « Personne. J'avais rendez-vous. »

_ « Rendez-vous ? » s'étonna le vampire.

_ « Un charmant célibataire – et riche de surcroît – m'avait invité au restaurant. Je ne pouvais pas refuser son invitation. » dit la jeune femme en défaisant son chignon serré. « Si tu permet, je vais me changer. »

Fang ne répondit pas et prit un magazine qu'il se mit à feuilleter.

_ « Et toi ? Tu as prit ton pied ? » demanda la brune, depuis sa chambre.

_ « C'était pas mal. » fit Fang en continuant de feuilleter son magazine. « Tu nous as ramené combien ? » demanda-t-il pour changer de conversation.

_ « Rien. »

_ « Comment ça rien ? » s'étonna le vampire, à tel point qu'il en lâcha le magazine.

_ « Rien. » fit sa soeur en revenant dans le salon, simplement vêtue d'une nuisette, elle aussi en soie. « Je ne l'ai pas mordu. »

_ « Que... ? Comment ça ? » s'écria le brun, de plus en plus étonné.

_ « Il me plaît bien ce mec. J'ai envie de jouer un peu avec lui. Qu'est-ce que tu lis ? »

_ « Mais... Clémence... Pourquoi... ? »

_ « Je viens de te le dire Fang, j'ai envie de m'amuser un peu avec lui avant de le tuer. »

_ « Ne t'attache pas à trop à lui. C'est un humain. »

_ « Je sais ! Et puis, si je tombe amoureuse de lui – ce qui n'arrivera certainement pas – je le mordrais pour qu'il devienne vampire. »

_ « Tu sais qu'on a pas le droit de... »

_ « Je sais. Est-ce qu'on peut changer de sujet s'il te plaît ? J'en ai marre que tu te mêle de ma vie ! Je n'ai plus trois ans. » le coupa Clémence.

Pour toute réponse, Fang haussa les épaules et un silence prit place entre les deux vampires.

_ « Tu n'as rien mangé alors ce soir ? » demanda Fang.

_ « De la nourriture humaine. Ça fait du bien de temps en temps, même si je ne peux plus en apprécier le goût, ça change du sang. »

Fang soupira de nostalgie. Qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour redevenir humain ?

_ « Je sais que tu en souffres. » fit Clémence en posant sa main sur celle de son frère, « Mais on ne peut pas retourner en arrière, pas vrai ? »

_ « Ce dont je souffre surtout, c'est de t'avoir entraîner là-dedans. » répondit le vampire en serrant la main amie plus fort.

_ « Ce n'est rien Fang... Tu sais très bien que je ne t'en veux pas. Ce n'est pas de ta faute ce qu'il c'est passé. »

Fang sourit faiblement à sa soeur.

_ « Et puis, » reprit-elle, « Ca ne me dérange pas plus que ça tu sais... Je peux coucher tous les soirs sans que ça n'ait de conséquences, ni sur ma santé, ni sur mon travail. »

Fang rie à cette remarque. Ils n'étaient pas jumeaux pour rien ! Ils avaient tous deux le goût pour la luxure et, dès qu'ils en avaient le temps, ils ramenaient des partenaires chez eux et s'adonnaient à toutes sortes de jeux S-m, à deux ou plus.

_ « Je vais aller me coucher. Tu devrais faire de même. » fit sa soeur en l'embrassant sur la joue puis en se levant.

Fang acquiesça simplement. Il n'avait pas la force de se lever et encore moins de marcher jusqu'à sa chambre. Ce fut donc sur le canapé qu'il s'endormit, rêvant d'un blond aux yeux verts.